UN EXEMPLE DU FRUIT DE NOTRE PARTICIPATION : Contribution à la rédaction de la présentation de la Commune ( qui a servi de base pour la rubrique contenue dans l'agenda distribué dans vos boîtes aux lettres).
"Quelques éléments particuliers retraçant le
patrimoine historique de la commune de SAINT LAURENT DE MURE
Saint Laurent de Mure, un
territoire à la croisée des chemins : entre ville et campagne, entre patrimoine
et verdure, entre natifs et nouveaux arrivants.
Autrefois appelés les
« Laurennais », aujourd'hui nous sommes les
« Laurentinois » !
Selon l'époque qui nous intéresse et les
paramètres qui éveillent notre curiosité (géographie, population, patrimoine,
...) reconstituer l'histoire de notre commune peut s'avérer une aventure
complexe !
En se basant sur les écrits de certains
passionnés d'histoire et de géologie qui nous ont précédés, on apprend que
l'ancien village de Saint-Laurent est construit sur une moraine glaciaire datant
du Miocène (1) qui s'étend de Grenay à Saint-Priest.
La paroisse de Saint-Laurent fut fondée au
début de l'ère chrétienne et porta , au moins jusqu'en 1176, le nom de
Saint-Laurent d'Outre-Rhône pour notifier son appartenance lyonnaise.
Traversant les siècles, de
Saint-Laurent-en-Velin, puis Saint-Laurent-en-Viennois (terre du Dauphiné),
Saint-Laurent (terre du Royaume de France), Saint-Laurent-de-Mures (au XVème
siècle), Mures-La-Fontaine (sous la Révolution) notre commune finit par trouver
son appellation actuelle : Saint Laurent de Mure (sans
« s » et sans « ^ » !).
A travers tous ces patronymes, on touche du
doigt la richesse de l'histoire de notre village tantôt lié au Rhône, tantôt à
l'Isère, vivant à maintes reprises des épisodes plus ou moins sombres et survivant
à bien des époques !
A DÉCOUVRIR AU VILLAGE !
Ce qui fait l'intérêt de
la vie à Saint Laurent de Mure c'est donc bien, entre autre, la richesse de son histoire qui a laissé
depuis des siècles des traces de son passé qu'on peut aisément appréhender à
travers son patrimoine :
· Le prieuré et la chapelle de Poulieu, autrefois « Paolleu »,
fondation de l'abbaye bénédictine d'Ainay :
Vers 930, à Paolleu, l'abbé d'Ainay de l'époque, Josserand,
Seigneur du lieu, fait construire une maison-forte dont subsistent encore deux
ailes et une tour ronde, maison pour abriter un prieuré et ses quelques moines.
Le Grand Prieur était
« patron » des paroisses de Saint-Laurent, de Saint-Bonnet-en-Velin,
de Grenay, et ce déjà au XIIème siècle. A l'ombre de la maison religieuse qui
offrait toujours un asile en cas de danger, un petit village se groupa autour
de la chapelle Notre Dame de Paolleu.
Entre 1143
et 1147, ils sont possession de l'abbaye d'Ainay, et dès 1153 il en est d'ailleurs
fait mention dans les textes de l'église de Poulieu, peut-être alors une
paroisse. Pierre du Terrail, plus connu sous le nom de chevalier Bayard , neveu de L'abbé Théodore Terrail (1431-1505),
dernier abbé régulier d'Ainay, aurait
séjourné plusieurs fois dans le prieuré.
En 1557 et 1562 le prieuré
est saccagé par les troupes calvinistes. Poulieu perd peu à peu de son
importance au profit de l'église paroissiale. En 1604 des terres sont
vendues, et les abbés sont progressivement dépouillés de leurs
biens.
Poulieu est devenu dès le XVIème siècle un hameau du village
de Saint Laurent de Mure, dont la population croissait régulièrement. Quant au
prieuré, il est « affermé » (2) régulièrement au XVIème, XVIIème et XVIIIème
siècles, puis sera vendu progressivement. Aujourd'hui, la chapelle de
« Notre Dame des Anges » et son pan de mur du XIIIè siècle attestent de
la pérennité du lieu.
· Le Château Delphinal, un symbole de notre village :
Construit entre 1310 et 1314, cette importante place fut concédée
officiellement au Dauphin par le Traité de Villardbenoît le 10 juin 1314. Ce vestige du Moyen Âge est l'un des seuls de
la région entouré du mur-périmètre de son enceinte, dite le « Vingtain »,
symbole de l'autorité delphinale, cerclant l'ancien quartier de Saint-Romain.
Le terme « vingtain »
est issu du droit féodal en vertu duquel le seigneur en titre prenait la vingtième partie du fruit de la
terre et des récoltes. Il est encore
bien présent pour nous rappeler que notre village a connu des heures
historiques et croisé des personnages illustres. Il semble que les habitants de
l'époque ont tous ensemble participés à la construction du mur du
Vingtain, ou « levée de
vingtain » , pour leur propre protection dans l'enceinte de Saint-Romain. Ils utilisèrent de la molasse prise à Jameyzieu pour le
chaînage d'angle ; quant aux murs
des tours, ils furent construits en
alternant briques et galets roulés, liés avec de la chaux, ce qui leur donne un aspect particulier.
Les vieux murs du château
sans doute démantelés durant la Révolution française se sont ensuite endormis
sous le lierre, dans l'oubli avant leur renaissance en 2011 - dé-végétalisation du site et
première phase de rénovation- et les travaux successifs entrepris depuis.
· L'Église actuelle n'est pas celle d'origine.
Ce serait en 984 qu'apparaît la première véritable église de «
Saint-Laurent-Outre-Rhône » avec ses dépendances, église bâtie probablement sur
les ruines d'habitations antiques.
Une visite
paroissiale du 26 juin 1613 de Monseigneur Denis-Simon de Marquemont, alors
Archevêque de Lyon puis Cardinal, nous apprend l'état de
délabrement de l'église. Plus de 200 ans plus tard, cette première église est finalement condamnée à la démolition sur
invocation de deux motifs sans appels :
la vétusté et l'exiguïté : l'édifice convenait à une population ne
dépassant pas 600 âmes. Or la commune en comptait 1400 en 1850 et l'église
s'écroulait !
Le 14 mai
1852, le pouvoir civil fit parvenir au maire de l'époque l'ordre de démolition
de l'église « dont l'état s'aggrave de jour en jour ». Les travaux de démolition ont arasé le terrain en vue de la
reconstruction urgente « in situ » (3) , sans aucune investigation
de fouilles. Elle a été reconstruire en 1852/1853, mais aussi restaurée admirablement
en 1989 grâce notamment à la passion et l'entêtement du curé du village, le
Père Boudier.
· Le château Bellevue, appelé aussi
Bâtisse du Bois du Baron, et son parc magnifique du domaine des
Garnier-Saint-Laurent :Chargée d'histoire et dotée d'une
architecture remarquable située dans un cadre pittoresque exceptionnel avec un
parc et des arbres centenaires, la Bâtisse du Bois du Baron, datant de 1830,
s'impose comme un lieu incontournable à Saint Laurent de Mure. Rénové en 1998, l'inauguration du bâtiment tel
que vous le connaissez a lieu le 13 octobre 2007.
A l'origine Le Bois du Baron avait été
acheté par Claude Bied, un notaire royal sous l'ancien régime et un des
premiers maires « républicains » de Saint Laurent de Mure. Sa fille Louise en
héritera au moment de son mariage le 27 décembre 1725 avec Jacques Coche,
avocat au Parlement de Grenoble.
Espace unique au cœur de notre
commune, le parc qui abrite des arbres majestueux a été depuis préservé
et laissé en l'état. Cette propriété fut finalement vendue après la 2nde
guerre mondiale à Monsieur Georges Marie François de Jerphanion, dont la famille fait partie, encore
aujourd'hui, de la noblesse française. Pour Le Baron de Jerphanion, ce fut surtout
une résidence secondaire ; mais la
particule de son nom fit que les Laurentinois virent un « Château » à
la place de la « maison bourgeoise » et le « Clos du Baron »
au lieu dit « Clos de la foire », d'où le nom actuel « Bois du
Baron » !
Le baron de Jerphanion décéda en 1974 et légua
sa propriété à l'hôpital Saint Luc de Lyon. L'établissement
hospitalier avait conçu le projet d'implanter une annexe dans le parc et de
conserver la maison pour y loger son personnel. Mais le permis de construire
lui fut refusé par la municipalité , ce qui contraignit le conseil
d'administration de Saint Luc à se séparer de son bien.
Finalement, en 1975, le domaine et le « Château du Baron »
deviennent propriété communale.
· Le puits du Billon : On sait que le billon est le
résultat d'une pratique qui consiste, lorsqu'on laboure, à diviser le champ par
des raies creuses parallèles de façon à ce que l'eau s'écoule par les raies et
que la semence reste au sec dans l'intervalle surélevé. Elle est utilisée
depuis longtemps dans la culture de la pomme de terre et de certains légumes,
ainsi que dans celle d'arbres ou de vignes. Cette méthode aurait donc donné le
nom à ce quartier en rappel du passé.
C'est
donc dans ce quartier du Billon que se
trouve le puits dit à guérite, admirablement restauré par M. François Crassard,
dit « Fanfan » ! La restauration s'est faite en 1989, il y avait plus
d'un mètre de neige. Il le refit à l'identique à la chaux et avec du sable de
somme et tailla les pierres dans une auge à ciment remplie de sable pour ne pas
les casser. Ce puits guérite était en
pierre et galets, il était d'une profondeur d'environ 10 mètres et il y avait à
peu près 5 mètres d'eau. Il date du XVIIe/XVIIIe siècles. Il permettait à une
douzaine de maisons de venir s'alimenter en eau. Sa restauration a permis, à la
commune, d'obtenir le prix du patrimoine du Conseil Départemental en 1990.
Il y aurait encore tant
de choses à dire sur notre commune, sur son histoire, sur ses personnages
célèbres qui ont vécu ici : il est de la responsabilité de tous de veiller
à ce patrimoine si riche qui fait notre mémoire collective, et ces lieux qui
créent des liens.
- Miocène :
Troisième période de l'ère tertiaire qui dura environ 20 Millions d'années
- Affermer :
louer, donner à ferme à un locataire ou offrir en location ; en
contrepartie le bénéficiaire s'acquitte d'un paiement ou d'une redevance
- Sur
l'emplacement initial
Sources : Mémoires du village et Association « Vous êtes Saint
Laurent de Mure »